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Salat

La salât, ou salâh (صلاة [ṣalāʰ]), désigne la prière islamique, second des cinq piliers de l'islam. Chaque musulman est tenu d'effectuer cinq prières quotidiennes obligatoires (farâ'idh), tourné vers la qibla, qui est la direction de la Ka'ba de La Mecque.

Elle peut être faite à n'importe quel endroit propre, bien que pour les hommes, accomplir en groupe à la mosquée les cinq prières canoniques est fortement recommandé, notamment pour les prières du vendredi (les plus importantes de la semaine) et pour les deux fêtes (Aïd al-Kebir et Aïd al-Fitr). Elle doit s'accomplir en état de pureté, après que l'orant a au préalable fait ses ablutions.

La salât n'est devenue une obligation cultuelle qu'après l'Ascension du Prophète de l'islam au Ciel (Mi'raj), que la tradition situe en l'an 2 avant l'Hégire, vers l'an 620 de notre ère.


La prière selon le Coran

Vue de la nef centrale de la salle de prière de la Grande Mosquée de Kairouan (en Tunisie) ; au fond deux fidèles font la prière face au mihrab (niche indiquant la qibla).
D'après le Coran, prier est la manière la plus simple d'atteindre Allah.

« Si Mes serviteurs t'interrogent à Mon sujet, qu'ils sachent que Je suis tout près d'eux, toujours disposé à exaucer les vœux de celui qui M'invoque. Qu'ils répondent donc à Mon appel et qu'ils aient foi en Moi, afin qu'ils soient guidés vers la voie du salut. »

— Le Coran, « La Vache », II, 186, (ar) البقرة
Cependant, Allah cite dans le Coran trois moments pour prier : le coucher du soleil, la nuit et l'aube. C'est alors que la personne s'éloigne des tâches quotidiennes pour se concentrer sur la prière.

« Accomplis la salat aux deux extrémités du jour et à certaines heures de la nuit. »

— Le Coran, « Houd », XI, 114, (ar) هود
« Accomplis la salat au déclin du soleil jusqu'à l'obscurité de la nuit et fais aussi la lecture à l'aube. »

— Le Coran, « Le Voyage nocturne », XVII, 78, (ar) الإسراء
« Dans les maisons (mosquées) qu'Allah a permis que l'on élève (son nom) et où son nom est invoqué. Que l'on y glorifie en elles matin et soir. »

— Le Coran, « La Lumière », XXIV, 36, (ar) النور
« Lève toi (pour prier) toute la nuit, excepté une partie, sa moitié ou un peu moins ou un peu plus. Et récite le Coran lentement et clairement...La prière pendant la nuit est plus efficace et plus propice pour la récitation. Tu as dans la journée à vaquer à des longues occupations. »

— Le Coran, « L'Enveloppe », LXXIII, 2-7, (ar) المزمل
« Invoque le Nom de ton Seigneur à l'aube et au crépuscule ! Et dans une partie de la nuit, prosterne-toi devant le Seigneur et à glorifie le longtemps dans la nuit ! »

— Le Coran, « L'Homme », LXXVI, 25-26, (ar) الإنسان
Il existe d'autres passages dans le Coran qui font allusion aux moments de la prière. Ce sont les sourates et versets: (50:40) ; (3:41) ; (24:58) ;(52:49) ; (7:205) ;( 55:55) ; (33:42) et (39:9)

Les cinq prières quotidiennes

Fidèles qui prient en direction de La Mecque à la mosquée Omeyyade de Damas.
Aux débuts de l'islam, les prières, en plus d'être un acte de soumission totale à Dieu, servent aussi à réciter les versets du Coran et à les mémoriser, à les fixer dans les esprits des compagnons au fur et à mesure de leur révélation. Cette pratique se fait encore au cours du mois de Ramadan, mois sacré des musulmans marquant le début de la mission prophétique de Mahomet, où le musulman est incité à réciter en entier au moins une fois l'intégralité du Coran au cours des ces prières Tarawih.

Chaque prière est constituée de 2, 3 ou 4 cycles (rakat arabe : ركعة, pl. ركعات). Chacun de ces cycles est constitué de la récitation de la sourate Al-Fatiha et éventuellement d'une autre sourate, d'invocations, le tout dans des positions bien spécifiques : station debout, incliné, prosternation, à genoux. Les cinq prières journalières sont obligatoires pour les musulmans sunnites.

La prière de l'aube (as-soubh ou al-fajr)
Cette prière est composée de deux rakat et commence peu après l'apparition de l'aube véritable (al-fajrou s-sadiq) qui est une lueur blanche transversale à l'horizon Est. Son temps d'accomplissement dure jusqu'au début du lever du soleil.

La prière de la mi-journée (adh-dhouhr)
Cette prière débute après que le soleil a passé son zénith. Elle est composée de quatre rakat. Son temps commence lorsque le soleil s'écarte du milieu du ciel vers le couchant et finit lorsque l'ombre d'une chose quelconque atteint une longueur égale à celle de la chose elle-même plus la longueur de l'ombre qu'elle avait au moment du zénith. On entend par « chose quelconque » un bâton ou un gnomon par exemple, planté verticalement sur un sol plat. L'ombre au zénith, c'est l'ombre de cette chose lorsque le soleil est au milieu du ciel. Lorsque le soleil dévie vers l'ouest, on observe que son ombre s'allonge et tourne vers le levant. C'est là le signe que le temps de adh-dhouhr a commencé.

La prière de l'après-midi (al-'asr)
Tout comme la prière de la mi-journée, cette salat est composée de quatre rakat. En général, son temps commence à la fin du temps de adh-dhouhr et dure jusqu'au coucher du soleil, c'est-à-dire lorsque la longueur de l'ombre d'une chose quelconque devient égale à la longueur de cette chose plus la longueur de son ombre au zénith, le temps de cette prière commence lorsque la prière de la mi-journée finit. Selon un des avis des hanafites, la salat-ul-'asr commence lorsque l'ombre devient égale à deux fois la longueur de ladite chose.

La prière du coucher de soleil (al-maghrib)
Composée de trois rakats, son temps commence après le coucher du soleil, c'est-à-dire après la disparition de la totalité du disque solaire, et finit à la disparition de la lueur rouge (shafaq al-ahmar) ou de la lueur blanche (shafaq al-abyad) selon un avis de l'imam Abou Hanifa. La lueur rouge est la rougeur apparaissant du côté du couchant après le coucher du soleil.

La prière du soir (al-'icha)
La prière du soir (ou de la nuit) est composée de quatre rakat. Son temps commence à la disparition de la lueur rouge et finit à l'apparition de l'aube. La différer intentionnellement après la moitié de la nuit est considéré blâmable (Makrûh).

Musulmanes accomplissant la prière du Jumu'a du vendredi
prière du vendredi (salat-ul-joumou'a) remplaçant al-dhohr ce jour uniquement 6.
La prière est accomplie collectivement pour ceux qui le peuvent. Au moment de l'appel à cette prière, les croyants sont invités à cesser tout négoce. Ensuite, dès la fin de l'office, il y a lieu de se disperser pour vaquer à ses occupations et reprendre ses activités;

prières très fortement recommandées (mou-akada : witr) ;
prière des deux fêtes (voir Aïd al-Kebir et Aïd al-Fitr) ;
prière funéraire (janazah) ;
prière de l'éclipse (koussouf) ;
prière de la matinée (duha) ;
prière surérogatoire (nafilah) : la salât du "Witr" est une pratique relevant de la sounna vivement recommandée (sunna muakkada). Elle est accomplie après al-'icha' après les salât surérogatoires ou avant l'aurore.
Elle comporte quatre pratiques recommandables à savoir : La récitation lors des deux rak'a qui précédent le witr de la sourate d'al a'lâ(le Très Haut) et de la sourate d'al kâfiroûn (les infidèles) après la fatiha bien entendu ; Pendant le witr, récitation, après la fatiha des sourate al ikhlâs (le monothéisme pur), al falaq (l'aube naissante) et annâs (les hommes) ;La récitation à haute voix ;Le retardement de la salât jusqu'à la dernière partie de la nuit

prière du salut de la mosquée (tahiyaat-ul-masjid): recommandée lorsqu'on entre une mosquée ;
prière de la consultation (istikhara): lorsqu'on hésite à faire un choix ;
prière du besoin (haaja ou istijab): lorsque l'on a un besoin précis (matériel ou autre) ;
prière des nuits du mois de Ramadan (Tarawih) après la prière de al-icha durant ce mois ;
prière de la peur ou du danger est permise en temps de guerre ou lorsque l'on craint pour sa vie ;
prière d'exaltation ou de glorification (salat al-tasbih) : peut être accomplie par le fidèle qui en a l'envie plusieurs fois à n'importe quel moment de sa vie ou même une seule fois s'il le veut. Cette prière se compose de quatre raka'at et divers invocations spécifiques à cette prière.
prière du voyageur (mousafir) qu'une personne en voyage peut effectuer lorsqu'elle s'absente de chez elle moins de quarante jours.
Les prières du vendredi et des deux fêtes sont obligatoires, quant à la prière funéraire sur le(a) musulman(e), elle est seulement communautairement obligatoire (C'est-à-dire que si une partie des musulmans l'accomplit, les autres peuvent en être dispensés. Dans le cas contraire le péché de manquer à la prière est commun à tous les musulmans qui étaient au courant de cette dernière).

La prière de l'éclipse est fortement recommandée et est fard kifaya. Elle doit donc doit être réalisée par une partie de la communauté tandis que l'autre en est dispensée. Elle se réalise en 2 raka'at. À chaque raka'at, il faut réciter la fatiha et une sourate longue. La deuxième raka'at doit être moins longue que la première. D'autres théologiens disent qu'elle est obligatoire.

La prière du salut est nécessaire uniquement lorsque l'on entre dans une mosquée pour s'asseoir ensuite, elle n'est pas obligatoire lorsque l'on entre dans une salle de prière.

Types de prosternations
La prosternation de la récitation (soujoud at-tilawa) est un moment où le fidèle se prosterne à la fin de certains versets du Coran. Il y a en tout, dispersés dans tout le Coran. Le mot "prosterner" y est mentionné à chaque fois.
La prosternation de gratitude (soujoud shoukr) peut être effectuée par le fidèle lorsqu'il reçoit une bonne nouvelle ou l'éloignement de certains malheurs.
La prosternation de l'oubli (soujoud as-sahw) est institué pour quiconque a fait preuve d'inadvertance dans sa prière. Elle se pratique lorsqu'il y a eu ajout (ziyada), omission (nouqsan) ou doute (shakk), avant ou après les deux salutations finales (taslim), sans tashahhoud.
Pour éviter toute ressemblance à d'autres religions qui révèrent l'astre lumineux, tels les mazdéens, les musulmans s'abstiennent de toute prière surérogatoire (nafilah) lorsque le soleil se lève, lorsqu'il est au zénith et lorsqu'il se couche.

Piliers de la prière

Les différentes postures durant l'accomplissement de la prière.
Toujours définis par consensus, les piliers de la prière (Arkan as-Salat) font partie de la prière en elle-même et sont nécessaires à la validité de celle-ci sauf excuse valable (oubli, maladie, etc). Dans la tradition sunnite, il y en a 1420 :

Avoir l'intention de faire la prière (avoir cette intention dans son cœur seulement, et ne surtout pas prononcer son intention verbalement)
Rester debout
Prononcer à voix haute le premier takbir
Réciter la Fatiha et une sourate en entier ou partiellement, selon le nombre de rakat et le moment de la prière.
L'inclinaison
Élever la tête après s'être incliné
Rester un temps tout droit entre l'inclinaison et la prosternation
Se prosterner
S'asseoir après la prosternation
S'asseoir entre les deux prosternations
Rester calme et prendre son temps pendant l'inclinaison et la prosternation
Réciter la formule intermédiaire ou de clôture
Prononcer la salutation finale à voix haute
Respecter l'ordre de tous ces fondements (dépendant du nombre de rakat)

Conditions de la prière

Une scène de prière au Caire
Les conditions (Shurût) ont été définies par la communauté par consensus. Elles ne font pas partie du rite en lui-même mais sont nécessaires (sauf cas particuliers) pour qu'elles soient valides. On peut en dénombrer neuf :

L'intention;
Être musulman;
La raison (celui atteint d'une maladie mentale est excusé et n'est pas tenu de prier);
La faculté de faire la part des choses (At-Tamyiz);
Prier dans les heures prescrites (sauf excuse valable comme la maladie, l'oubli, voyage etc.);
La purification, être en état de pureté corporelle (avoir les ablutions);
S'orienter vers la qibla (sauf excuse valable comme les voyages en avion, en bateau ou si on ne sait pas déterminer la direction...);
Se couvrir les parties du corps qu'il est indécent de montrer (Satr al-'Awra);
Absence de parties impures sur le corps et les vêtements comme l'urine ou les excréments (cependant cela n'annule pas la prière en cas d'oubli de purification du vêtement).
Divergences sur le statut de celui qui abandonne la prière
Les oulémas divergent quant au statut de la personne qui abandonne les cinq prières quotidiennes :

Selon la majorité des oulamas elle ne sort pas de l'islam tant qu'elle reconnaît le caractère obligatoire de ces prières cependant elle commet un très grave péché. Les musulmans se réclament en général de cet avis.
Selon un avis minoritaire qui est aussi un des avis de l'école hanbalite elle sort de l'islam, si elle n'accomplit pas ne serait-ce qu'une des cinq prières, même si elle reconnaît leur caractère obligatoire. Par contre, retarder volontairement ces prières ne ferait pas sortir la personne de l'islam, bien que cette action serait qualifiée de péché. Cependant, certains savants, de la péninsule arabique notamment, vont encore plus loin et avancent que toute personne sortant volontairement les prières des heures convenues ne serait plus musulmane.
Taux de la pratique de la prière
France : selon un sondage IFOP de mars 2011, 41 % des musulmans se disent croyants pratiquants, tandis que 25 % disent aller généralement à la prière chaque vendredi à la Mosquée.